Assimilantfermement la polis Ă  une communautĂ© d’individus, l’ouvrage vise Ă  repenser l’histoire de la citĂ© grecque prĂ©classique en s’intĂ©ressant aux mĂ©canismes sociaux et politiques Ă  l’Ɠuvre dans la constitution et le maintien des solidaritĂ©s civiques. Acheter 35,00 €. Livre expĂ©diĂ© sous 24h ouvrĂ©es. Acheter 24,99 €. siteĂ  vocation pĂ©dagogique sur la civilisation de la GrĂšce antique :les grands sanctuaires de GrĂšce continentale, de Grande GrĂšce, d'Asie Mineure, de CrĂšte, de Santorin : VOYAGE AU CƒUR DE LA CIVILISATION GRECQUE (1 065 pages) Choisissez votre espace sur la carte ou dans la barre de navigation Ă  gauche (Dossier pĂ©dagogique JF BRADU, professeur agrĂ©gĂ© Listedes synonymes possibles pour «Ancienne division administrative de la GrĂšce»: Division de gestion, en GrĂšce; Administration; ComtĂ©; Circonscription grecque; Circonscription; Division; Bourg; Curie; Nome; Circonscription ancienne Motde passe. Mot de passe oubliĂ© ? Afficher ou masquer le menu Menu. Accueil. Ressources. Parcours Chercheurs. Services. Recherche avancĂ©e IlprĂ©sente les notions essentielles pour connaĂźtre les oeuvres incontournables de la civilisation grecque, les principales pĂ©riodes qui ont jalonnĂ© l'histoire littĂ©raire de la GrĂšce antique ainsi que des extraits d'oeuvres emblĂ©matiques. ­Electre 2018. Bibliography: Bibliogr. p. 180 et en fin de chapitres. Notes bibliogr. Index. Vay Tiền Online Chuyển KhoáșŁn Ngay. Texte intĂ©gral 1 Voir, par exemple, l’une des derniĂšres synthĂšses gĂ©nĂ©rales sur le gouvernement des provinces Ă  l’é ... 1L’étude du systĂšme judiciaire des provinces de l’Orient romain Ă  la fin de la RĂ©publique soulĂšve le problĂšme de la capacitĂ© de Rome Ă  dĂ©velopper les institutions ordinaires de l’administration provinciale tout en faisant des citĂ©s grecques, de leur politeia et de leurs droits ancestraux le premier degrĂ© de cet Ă©difice administratif en formation. AppliquĂ© au Ier siĂšcle av. en particulier, ce questionnement nĂ©cessite impĂ©rativement le recours Ă  CicĂ©ron. La rĂ©fĂ©rence Ă  ses discours et Ă  sa correspondance apparaĂźt de maniĂšre rĂ©currente et dispersĂ©e dans toute Ă©tude sur les fonctions du gouverneur d’époque rĂ©publicaine, sur l’organisation territoriale des provinces ou mĂȘme sur les compĂ©tences des tribunaux civiques1. Je voudrais aborder ici l’Ɠuvre de CicĂ©ron non pas comme support pour une question particuliĂšre, mais comme un point de dĂ©part, pour essayer de montrer ce qu’un tel corpus documentaire, considĂ©rĂ© dans son ensemble, a de fondamental pour la problĂ©matique du systĂšme judiciaire provincial. 2Le fait judiciaire est abordĂ© sous diffĂ©rents aspects chez CicĂ©ron, qui correspondent Ă  diffĂ©rents pans de son activitĂ© personnelle. Le premier point de vue est celui du spĂ©cialiste de l’administration provinciale aprĂšs avoir Ă©tĂ© questeur en Sicile en 75 av. CicĂ©ron fut dĂ©signĂ© par le sort pour gouverner la Cilicie en tant que proconsul en 51-50. Devenu gouverneur sans aucun enthousiasme, il prit nĂ©anmoins pour modĂšle le proconsulat d’Asie de Q. Mucius Scaevola, en 98-97 av. estimant accomplir sa tĂąche avec diligence et intĂ©gritĂ© – Ă  la diffĂ©rence d’Appius Claudius Pulcher, son prĂ©dĂ©cesseur en Cilicie. Avant d’avoir lui-mĂȘme exercĂ© cette fonction, il avait dĂ©jĂ  adressĂ© Ă  son frĂšre Quintus, proconsul d’Asie en 61-59, deux longues lettres sur les tĂąches et les devoirs d’un bon gouverneur. 3Par ailleurs, en tant qu’avocat, CicĂ©ron fut amenĂ© Ă  poursuivre ou dĂ©fendre des gouverneurs accusĂ©s de concussion Ă  leur sortie de charge. En 70, il fut sollicitĂ© par une dĂ©lĂ©gation des citĂ©s de Sicile pour intenter une action de repetundis contre VerrĂšs, qui avait gouvernĂ© cette province entre 73 et 71. En 59, il dĂ©fendit L. Valerius Flaccus, accusĂ© devant une quaestio de repetundis aprĂšs son proconsulat d’Asie de 62. Dans les discours Sur les provinces consulaires et Contre Pison, CicĂ©ron, qui cherche Ă  atteindre CĂ©sar, dĂ©nonce les agissements de L. Calpurnius Piso, beau-pĂšre de CĂ©sar, dotĂ© de pouvoirs exceptionnels en 58 pour exercer un proconsulat de MacĂ©doine Ă©tendu Ă  toute la zone des Balkans. 4Enfin, la rĂ©ussite professionnelle et politique de CicĂ©ron lui permit, en dĂ©pit de son statut d’homo nouus, de se constituer un rĂ©seau important d’amitiĂ© et de clientĂšle, notamment parmi les negotiatores des provinces orientales. Cette position lui imposait de recommander leurs intĂ©rĂȘts judiciaires auprĂšs des gouverneurs. 5La richesse de la carriĂšre et la variĂ©tĂ© des relations de CicĂ©ron expliquent la diversitĂ© gĂ©ographique des informations dont nous disposons elles concernent la Sicile, l’Asie, la Cilicie, mais aussi la MacĂ©doine et la province d’AchaĂŻe en formation dans les annĂ©es 40 av. En revanche, CicĂ©ron est pour ainsi dire muet sur les provinces occidentales. En tenant compte de ces particularitĂ©s, il est possible de dresser un tableau composite de l’organisation judiciaire au milieu du Ier siĂšcle av. valable au moins pour les provinces hellĂ©nophones – y compris la Sicile – dont la caractĂ©ristique commune Ă©tait l’implantation ancienne du modĂšle civique. Ce tableau s’organise Ă  trois Ă©chelons, qui rendent compte des diffĂ©rents degrĂ©s de lecture possible des textes de CicĂ©ron. À l’échelon supĂ©rieur, celui de l’idĂ©ologie qui justifie le dĂ©veloppement des provinces romaines, CicĂ©ron rend possible l’étude des critĂšres du partage des compĂ©tences entre la juridiction romaine et les juridictions locales qui persistaient. À l’échelon intermĂ©diaire, celui des gouverneurs, il renseigne sur le fonctionnement pratique de la juridiction provinciale, sur les procĂ©dures employĂ©es et sur son organisation territoriale. À l’échelon infĂ©rieur, celui des justiciables, il fait connaĂźtre les aspirations et le comportement des usagers ordinaires de cette juridiction. 2 À ce sujet, voir les remarques de Burton G. P., The Roman Imperial State 14-235 Evidenc ... 6Faut-il encore le rappeler ? Le travail de CicĂ©ron n’est pas celui d’un historien et ne prĂ©tend pas en avoir l’objectivitĂ© il sert les intĂ©rĂȘts d’un parti ou d’une cause, que ce soit celle de ses clients, de ses amis ou la sienne propre. Il prĂ©sente toutefois l’insigne avantage de fournir un contrepoint aux documents Ă©manant des citĂ©s, qui prĂ©dominent dans la documentation Ă©pigraphique des provinces hellĂ©nophones. La perspective d’un reprĂ©sentant du pouvoir diffĂšre nĂ©cessairement de celle des administrĂ©s. Par ailleurs, la libertĂ© de ton de sa correspondance comme de ces discours fait apparaĂźtre des problĂšmes gĂ©nĂ©ralement sous-reprĂ©sentĂ©s dans la documentation civique, comme les conflits avec les gouverneurs de province. Les citĂ©s, comme on le sait, pratiquaient une politique sĂ©lective en matiĂšre de publicitĂ© des documents officiels, en particulier pour tout ce qui se rapportait Ă  la correspondance avec les autoritĂ©s romaines2. Les principes directeurs de la juridiction provinciale 7Rome ne revendiqua jamais le monopole de la juridiction dans les espaces passĂ©s sous son autoritĂ©. À cet Ă©gard, l’une des tĂąches essentielles des autoritĂ©s romaines, dans le cadre de la formation des provinces au IIe puis au Ier siĂšcle av. consista Ă  dĂ©finir les critĂšres de rĂ©partition des compĂ©tences judiciaires entre la juridiction du gouverneur, nouvellement instituĂ©e, et celle des tribunaux civiques qui continuaient d’exister. Sur ce point, la source essentielle Ă©mane des Verrines, au paragraphe 32 du rĂ©quisitoire sur La prĂ©ture de Sicile, deuxiĂšme discours de la seconde action contre VerrĂšs. PrĂ©vu pour une action qui n’eut jamais lieu, VerrĂšs ayant pris la fuite dĂšs la fin de la premiĂšre en aoĂ»t 70, ce discours fut publiĂ© par CicĂ©ron sans jamais avoir Ă©tĂ© prononcĂ© devant la quaestio de repetundis. 3 Sur les clauses judiciaires de la lex Rupilia, voir Mellano L. D., Sui rapporti tra governatore pr ... 8Dans le passage qui nous intĂ©resse, l’auteur rapporte le rĂ©gime de rĂšglement des litiges survenus dans la province de Sicile tel qu’il se trouvait dĂ©fini par la lex Rupilia depuis 132 av. espĂ©rant montrer que VerrĂšs en avait systĂ©matiquement violĂ© la lettre et l’esprit au cours de sa prĂ©ture. CicĂ©ron, pour sa part, n’avait guĂšre de raison de dĂ©former ou tronquer le contenu mĂȘme de la loi. Au demeurant, l’historicitĂ© de ces clauses n’est pas remise en cause3. 4 Sur La notion de lex provinciae, voir dans le mĂȘme volume la contribution de M. Coudry et F. Kirbi ... 9La lex Rupilia n’était pas au sens propre une lex rogata Populi Romani, mais un dĂ©cret pris par le consul P. Rupilius, sur consultation d’une commission de dix dĂ©lĂ©guĂ©s sĂ©natoriaux. La longĂ©vitĂ© et l’autoritĂ© de ce rĂšglement lui valaient pourtant, au dire de CicĂ©ron, d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une loi par les Siciliens. Servant de lex prouinciae Ă  la Sicile, elle instituait un systĂšme de relations administratives et juridiques entre les communautĂ©s qui composaient la province et les autoritĂ©s romaines, ainsi peut-ĂȘtre qu’un certain nombre de rĂšgles communes pour leur organisation politique interne4. 5 En 2Verr., II, 68, CicĂ©ron aborde les enquĂȘtes judiciaires sur des faits entraĂźnant la peine cap ... 10Les clauses rapportĂ©es par CicĂ©ron concernent implicitement les affaires civiles et pĂ©nales, Ă  l’exclusion des affaires capitales qui font l’objet d’un traitement spĂ©cifique dans la suite du discours5. Toutes sont gouvernĂ©es par un principe unique c’est le statut juridique personnel des parties en litige, plutĂŽt que la qualification des causes, qui constitue le critĂšre discriminant dans la rĂ©partition des procĂšs entre les diffĂ©rentes instances judiciaires de la province. Lorsqu’un Sicilien agissait en justice contre un concitoyen, l’affaire Ă©tait tranchĂ©e par les tribunaux de la citĂ©, conformĂ©ment au droit local Siculi hoc iure sunt ut quod ciuis cum ciue agat, domi certet suis legibus. Lorsqu’un Sicilien agissait avec un Sicilien d’une autre citĂ©, le gouverneur tirait au sort des juges pĂ©rĂ©grins quod Siculus cum Siculo non eiusdem ciuitatis, ut de eo praetor iudices sortiatur. Lorsqu’un diffĂ©rend opposait un particulier Ă  une citĂ©, c’est le Conseil d’une citĂ© tierce qui Ă©tait dĂ©signĂ© quod priuatus a populo petit aut populus a priuato, senatus ex aliqua ciuitate qui iudicet datur. Les juges siciliens Ă©taient encore qualifiĂ©s lorsqu’un Sicilien Ă©tait mis en cause par un Romain quod ciuis Romanus a Siculo petit, Siculus iudex. À l’inverse, les juges romains Ă©taient seuls qualifiĂ©s pour connaĂźtre d’une affaire intentĂ©e par un Sicilien contre un Romain quod Siculus a ciue Romano, ciuis Romanus datur. Ils intervenaient encore dans toutes les autres affaires, y compris celles qui opposaient des citoyens romains entre eux. 11Dans tous les cas, l’accusĂ© ou le dĂ©fendeur avait la garantie d’ĂȘtre jugĂ© par un tribunal et des juges de son appartenance civique et selon le droit qui lui correspondait. CicĂ©ron nous fait connaĂźtre ce qui constitua la ligne directrice du partage des compĂ©tences entre tribunaux romains et tribunaux grecs Ă  l’époque rĂ©publicaine les citoyens romains Ă©taient jugĂ©s par des juges romains et selon le ius ciuile, les pĂ©rĂ©grins par des juges pĂ©rĂ©grins, et selon les droits locaux. 6 CicĂ©ron, Att., VI 1, 15. Voir infra. 7 La lex Rupilia a servi de point d’ancrage pour interprĂ©ter les dĂ©crets de la citĂ© libre de Colopho ... 12L’énoncĂ© des clauses judiciaires de la lex Rupilia par CicĂ©ron reprĂ©sente un tĂ©moignage unique en son genre, de par son caractĂšre positif et systĂ©matique. Il a servi et sert encore de pierre de touche pour interprĂ©ter tous les rĂšglements d’époque rĂ©publicaine dont l’une des clauses au moins visait Ă  assurer la rĂ©partition entre diffĂ©rentes juridictions des litiges opposant des citoyens romains Ă  des pĂ©rĂ©grins – et cela quelle que soit la nature du rĂšglement et le statut du territoire concernĂ© lex provinciae, Ă©dit provincial6, sĂ©natus-consulte Ă  destination d’une citĂ© libre7 ou traitĂ© d’alliance avec un État. 8 P. SchĂžyen I 25, 2005, Ă©ditĂ© par Mitchell S. 9 Cette distinction se retrouve notamment dans le quatriĂšme Ă©dit d’Auguste Ă  CyrĂšne Oliver J. H., G ... 13L’exemple du traitĂ© romano-lycien de 46 av. est probablement le plus significatif8. Les clauses judiciaires rĂ©glementant les procĂšs entre les ressortissants des deux partis alliĂ©s sur le sol lycien traitent sĂ©parĂ©ment des affaires capitales et du reste des affaires pĂ©nales et civiles, selon une distinction habituelle aux rĂšglements officiels romains9. La clause du traitĂ© sur les affaires non capitales l. 37-43 est strictement parallĂšle Ă  celle de la lex Rupilia sur les affaires entre citoyens romains et Siciliens. 14En Sicile, le citoyen romain qui poursuit un Sicilien passera devant un juge sicilien quod ciuis Romanus a Siculo petit, Siculus iudex. En Lycie, la proposition formulĂ©e en grec est Ă©quivalente ጐᜰΜ Ύέ Îč πΔρ᜶ ጑έρΜ Ï€ÏÎ±ÎłÎŒÎŹÎœ áżŹÎŒÎ±áż–Îż ÎŒÎ”ÎŹ ΛυÎșÎŻÎżÏ… ÎŒÎ”Î±Ï€ÎżÏÎ”ÏÎ·Î±Îč Îșα Îżáœș ΛυÎșÎŻÎœ ÎœÎŒÎżÏ… ጐΜ ΛυÎșÎŻáŸł ÎșρΔÎčΜέΞ, áŒ€Î»Î»Î±Ï‡áż‡ ÎŽáœČ Όᜎ ÎșρΔÎčΜέΞ. En ce qui concerne les autres affaires, si un Romain poursuit un Lycien, il passera en jugement d’aprĂšs les lois lyciennes, en Lycie, et nulle part ailleurs. » Dans le cas inverse, le Sicilien qui poursuit un Romain passera devant un juge romain quod Siculus a ciue Romano, ciuis Romanus datur. Le traitĂ© romano-lycien adopte la formulation suivante ጐᜰΜ ÎŽáœČ ΛύÎșÎčÎż παρᜰ áżŹÎŒÎ±ÎŻÎżÏ… ÎŒÎ”Î±Ï€ÎżÏÎ”ÏÎ·Î±Îč, ᜃ ጂΜ ጂρχΜ ጀ Î±ÎœÎŹÏÏ‡Îœ Ï…ÎłÏ‡ÎŹÎœáżƒ ÎŽÎčÎșαÎčÎżÎŽÎżÎœ πρ᜞ ᜃΜ ጂΜ αύΜ Ï€ÏÎżÎ­Î»ÎžÎčΜ ÎżáŒ± ጀΌϕÎčÎČÎ·ÎżáżŠÎœÎ” Îżáœ—Îż Î±áœÎżáż– ÎŽÎčÎșαÎčοΎοΔίÎč ÎșρÎčÎźÏÎčÎżÎœ υΜÎčαΜέ. Si, Ă  l’inverse, un Lycien intente une poursuite contre un Romain, tout magistrat ou promagistrat investi d’une compĂ©tence judiciaire auquel s’adresseront les parties en litige devra leur rendre justice et rĂ©unir un tribunal. » 10 Voir, en ce sens, Ferrary Bull. 2006, 143 ; Sanchez P., La convention judiciaire dans le ... 11 L’assurance en est donnĂ©e par le sĂ©natus-consulte de Asclepiade de 78 av. oĂč ce verbe est e ... 15Ici, le verbe ÎŒÎ”Î±Ï€ÎżÏÎ”ÏÎ”ÎžÎ±Îč suivi de la prĂ©position ÎŒÎ”ÎŹ ou Ï€Î±ÏÎŹ a le sens d’ intenter une poursuite contre quelqu’un10 ». Il est la traduction littĂ©rale du latin petere ab11. La seule diffĂ©rence tient au fait que la Lycie Ă©tait un État alliĂ© et non une province. Par consĂ©quent, les plaignants ne pouvaient s’adresser qu’aux gouverneurs des provinces voisines de Cilicie ou d’Asie. Le passage de CicĂ©ron garantit ainsi l’interprĂ©tation de cette clause, indĂ©pendamment du statut des rĂ©gions concernĂ©es en Sicile comme en Lycie, le dĂ©fendeur romain ou pĂ©rĂ©grin avait la garantie de passer en jugement devant un tribunal de sa condition. Fonctionnement et organisation pratique de la justice provinciale 16L’étude des procĂ©dures appliquĂ©es est particuliĂšrement tributaire des Verrines. Le discours sur La prĂ©ture de Sicile indique sans Ă©quivoque qu’en matiĂšre civile, le gouverneur pouvait procĂ©der Ă  la iudicis datio, qui rendait possible l’application de la procĂ©dure formulaire Ă  l’échelon provincial. Dans un rĂŽle analogue Ă  celui des prĂ©teurs Ă  Rome, le promagistrat n’intervenait que dans la phase in iure, auditionnant les parties avant d’émettre une formula Ă  destination d’un juge ou d’une commission de recuperatores. 12 CicĂ©ron, 2Verr., II, 35-52 ; 53-61. Au cours de son procĂšs, HĂ©raclius fit observer qu’en vertu de ... 13 Voir Ă  ce sujet l’analyse de Maganzani L., op. cit., qui estime que ces procĂšs eurent lieu selon l ... 17La lex Rupilia Ă©voquĂ©e plus haut rend bien compte de ce dispositif le gouverneur, en Sicile, n’était pas juge lui-mĂȘme, mais se bornait Ă  dĂ©signer des juges aprĂšs audition des parties. En thĂ©orie, seules Ă©chappaient Ă  ce schĂ©ma les affaires entre Siciliens pĂ©rĂ©grins d’une mĂȘme citĂ©, qui ne relevaient pas de son action et n’étaient vraisemblablement pas couvertes par les dispositions de son Ă©dit. En pratique, il arrivait aussi que des affaires de ce genre fussent soumises Ă  la procĂ©dure romaine, lorsque l’initiateur de l’action prĂ©fĂ©rait solliciter le gouverneur plutĂŽt que de s’appuyer sur l’autonomie des tribunaux locaux. La preuve en est donnĂ©e par les cas d’HĂ©raclius de Syracuse et d’ÉpicratĂšs de Bidis Ă©voquĂ©s par CicĂ©ron parce qu’une forme de petitio hereditatis Ă©tait intentĂ©e contre eux par les administrateurs des palestres, leurs propres concitoyens, ces procĂšs relevaient statutairement des tribunaux et du droit de ces citĂ©s12. Or ils furent jugĂ©s l’un et l’autre au siĂšge du conuentus et devant des juges dĂ©signĂ©s par le gouverneur, selon les dispositions de la procĂ©dure formulaire13. 14 Roman Statutes I 12, Cnidos IV, l. 31-39. Sur l’identitĂ© entre xenokritai et recuperatores, voir N ... 18Dans la province proconsulaire d’Asie, une organisation similaire est Ă  peine entrevue, notamment grĂące Ă  la mention, Ă  trois reprises dans le Pro Flacco, de l’existence d’un collĂšge de recuperatores provinciaux – c’est-Ă -dire de ces juges spĂ©cialisĂ©s Ă  l’origine dans les affaires opposant des citoyens romains Ă  des Ă©trangers, mais dont les compĂ©tences furent progressivement Ă©tendues Ă  tout type d’affaires mĂȘlant intĂ©rĂȘt public et intĂ©rĂȘt privĂ©. Au cours de son proconsulat, L. Valerius Flaccus renvoya devant eux le procĂšs d’un publicain § 11, l’examen de la causa liberalis d’un Phrygien inconnu » 40, le jugement du litige qui opposait deux citoyens de Temnos pour le remboursement des cautions fournies par l’un Ă  l’autre 47-48. Il s’agit lĂ  d’une des rares attestations, pour le Ier siĂšcle av. de la mise en application d’un dispositif prĂ©vu par la lex de provinciis praetoriis de 101-100 av. celle-ci exprimait la capacitĂ© du gouverneur Ă  nommer des juges et des recuperatores » ÎșρÎčᜰ ÎŸÎ”ÎœÎżÎșÏÎŻÏÎ± ÎŽÎčΎΜαÎč14. 15 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68-75. 19Les Verrines reprĂ©sentent encore notre meilleur tĂ©moignage sur le fonctionnement de la juridiction criminelle provinciale, mĂȘme si CicĂ©ron ne cite pas les clauses de la lex Rupilia qui s’y rapportaient Ă©ventuellement. En Sicile comme dans la plupart des autres provinces, il n’existait pas de cour criminelle Ă©quivalente aux quaestiones perpetuae de Rome. Le gouverneur exerçait habituellement sa propre cognitio, simplement assistĂ© de son conseil. L’affaire de SĂŽpater d’Halicye, accusĂ© d’un crime capital devant VerrĂšs, apporte quelques prĂ©cisions sur la composition du consilium15. Y siĂ©geaient aussi bien les proches collaborateurs du gouverneur que des jurĂ©s provinciaux recrutĂ©s dans la circonscription judiciaire de Syracuse, oĂč se dĂ©roulait le procĂšs. Pour la plupart, ces hommes n’avaient pas Ă©tĂ© choisis par VerrĂšs, puisque tous ou presque figuraient dĂ©jĂ  dans le consilium du proprĂ©teur C. Licinius Sacerdos – le prĂ©dĂ©cesseur de VerrĂšs – lorsque une accusation identique avait Ă©tĂ© lancĂ©e contre SĂŽpater. Pour avoir les coudĂ©es franches, VerrĂšs, au dire de CicĂ©ron, n’hĂ©sita pas Ă  renvoyer sur une autre affaire ceux des conseillers qui n’étaient pas acquis Ă  sa cause. Cependant, redoutant qu’un jugement prononcĂ© sine consilio ne lui attirĂąt la haine de la population, il s’entoura d’un conseil rĂ©duit Ă  son scribe, son mĂ©decin et son haruspice pour condamner SĂŽpater. C’est le signe que la prĂ©sence du consilium auprĂšs du gouverneur Ă©tait obligatoire, mĂȘme si son avis ne semble pas nĂ©cessairement avoir Ă©tĂ© contraignant. 16 CicĂ©ron, 2Verr., I, 63-85. L’accusĂ© et son fils ne furent condamnĂ©s qu’à une trĂšs faible majoritĂ©. 20CicĂ©ron Ă©voque une juridiction criminelle au fonctionnement sensiblement Ă©quivalent dans la province d’Asie en 80 av. Ă  propos du procĂšs de Philodamos de Lampsaque, un notable grec accusĂ© d’avoir tuĂ© un licteur de VerrĂšs alors que ce dernier faisait le siĂšge de sa maison. VerrĂšs, alors lĂ©gat du gouverneur de Cilicie, parvint Ă  se faire inviter dans le consilium du proconsul C. Nero, dĂ©crit comme un homme faible et influençable, pour peser sur sa sentence16. 17 CicĂ©ron, Q. fr., I, 2, 4-5. 21Ce jugement capital, comme ceux qui sont dĂ©crits dans La prĂ©ture de Sicile, dĂ©coulait d’une procĂ©dure accusatoire. Un passage de la deuxiĂšme lettre de CicĂ©ron Ă  Quintus, proconsul d’Asie, assure qu’un gouverneur Ă©tait aussi en mesure, dans les annĂ©es 60 av. de dĂ©clencher lui-mĂȘme une procĂ©dure inquisitoire CicĂ©ron fait grief Ă  son frĂšre d’avoir voulu faire un exemple en attirant un certain Zeuxis de Blaundos devant son tribunal et en le condamnant pour parricide17. En l’absence apparente de plainte, le gouverneur paraĂźt s’ĂȘtre chargĂ© lui-mĂȘme d’une enquĂȘte qui, selon lui, nĂ©cessitait un traitement exemplaire. En ce sens, les attributions du gouverneur prĂ©figuraient le dĂ©veloppement de la procĂ©dure extra ordinem sous le Principat. 22Les textes renvoient ainsi l’image d’une juridiction provinciale organisĂ©e, relativement homogĂšne d’une province Ă  l’autre. Il faut malgrĂ© tout souligner l’emprise conservĂ©e sur ce systĂšme par le gouverneur, qui jouissait d’une rĂ©elle marge de manƓuvre et d’un pouvoir de dĂ©cision trĂšs important sur l’organisation et l’accomplissement de la justice. C’est encore CicĂ©ron qui permet d’apporter cette nuance. J’en Ă©voquerai trois aspects, empruntĂ©s Ă  trois provinces diffĂ©rentes. 18 CicĂ©ron, 2Verr., II, 39. 19 CicĂ©ron, 2Verr., II, 59. 23Dans La prĂ©ture de Sicile, CicĂ©ron s’emploie Ă  dĂ©noncer les entorses commises par VerrĂšs aux rĂšgles de procĂ©dure dĂ©finies par la lex Rupilia. Mais derriĂšre la critique se dessine aussi la latitude dont jouissait le gouverneur par rapport Ă  ces cadres dans l’affaire d’HĂ©raclius de Syracuse, VerrĂšs s’autorisa Ă  dĂ©signer lui-mĂȘme des juges quand la lex Rupilia stipulait de procĂ©der Ă  la sortitio iudicum18 ; dans celle d’ÉpicratĂšs de Bidis, il passa un Ă©dit pour contourner la difficultĂ© que posait l’absence du dĂ©fendeur lors de la phase in iure du procĂšs19. 20 HypothĂšse formulĂ©e par Larsen “Foreign Judges” in Cicero Ad Atticum vi. », CP, no 4 ... 21 Sur le sens de cette mesure, trĂšs dĂ©licate Ă  interprĂ©ter, voir Kallet-Marx R., Hegemony to Empire. ... 22 Existence dĂ©duite en particulier de la mention d’une lĂ©gislation romaine » áżŹÎŒÎ±ÎčÎșᜎ ÎœÎżÎŒÎżÎžÎ”ÎŻÎ± d ... 24À l’occasion de son gouvernement de Cilicie, CicĂ©ron affirme avoir repris dans son Ă©dit provincial l’une des dispositions de Q. Mucius Scaevola, qui invitait les Grecs Ă  rĂ©gler leurs litiges entre eux suivant leurs lois propres » ut Graeci inter se disceptent suis legibus. Les Grecs, selon lui, se seraient rĂ©joui d’avoir des juges pĂ©rĂ©grins. On a beaucoup discutĂ© sur le sens de l’expression peregrini iudices. Il est peu probable qu’il faille y reconnaĂźtre des juges Ă©trangers du type de ceux qui se rendaient dans les citĂ©s Ă  l’époque hellĂ©nistique pour rĂ©gler les conflits opposant des concitoyens entre eux20. L’adjectif se rĂ©fĂšre plus vraisemblablement au statut des juges, qui Ă©taient pĂ©rĂ©grins par opposition aux juges romains. La mesure Ă©tait destinĂ©e Ă  garantir une plus grande Ă©quitĂ© aux justiciables pĂ©rĂ©grins en leur permettant le recours systĂ©matique Ă  des juges de leur condition juridique21. Quoi qu’il en soit, Scaevola en Asie comme CicĂ©ron en Cilicie adoptĂšrent une position individuelle prenant nettement le contre-pied de celle de leurs prĂ©dĂ©cesseurs. Si quelques indices suggĂšrent l’existence d’une lex prouinciae en Asie aussi22, nous ignorons tout du contenu d’éventuelles clauses consacrĂ©es Ă  l’organisation du systĂšme judiciaire. Qu’elles aient existĂ© ou non, le gouverneur, au moyen d’un Ă©dit provincial qui Ă©tait par ailleurs largement tralatice, avait le pouvoir d’imprimer une inflexion majeure Ă  l’organisation judiciaire provinciale durant son mandat. 23 CicĂ©ron, Fam., XIII 26; 28. Sur cette affaire, voir Cotton H. M., Cicero, Ad Familiares XIII, 26 ... 25Le troisiĂšme exemple illustre un Ă©chec de l’auteur lui-mĂȘme dans l’affaire qui opposait L. Mescinius Rufus Ă  Oppia pour l’hĂ©ritage de M. Mindius, negotiator Ă  Élis, CicĂ©ron Ă©choua Ă  obtenir de Ser. Sulpicius Rufus, gouverneur d’AchaĂŻe en 46-45, le renvoi de l’affaire Ă  Rome, au motif qu’un sĂ©nateur Ă©tait partie prenante dans l’affaire23. L’épisode montre qu’en dehors des affaires capitales oĂč le renvoi Ă  Rome Ă©tait certainement obligatoire, il Ă©tait trĂšs difficile pour un citoyen romain, y compris membre de l’ordre sĂ©natorial, d’esquiver la juridiction du gouverneur de province. 24 Sur le libre-arbitre du gouverneur au Ier siĂšcle av. voir Jacota M., La compĂ©tence des tr ... 26De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la pratique judiciaire provinciale au Ier siĂšcle av. Ă©tait marquĂ©e par le libre arbitre du gouverneur, qui jouissait d’un pouvoir discrĂ©tionnaire il Ă©tait seul responsable, en dernier ressort, de l’affectation des diffĂ©rentes affaires portĂ©es Ă  sa connaissance ou que lui-mĂȘme avait Ă©voquĂ©es, en fonction de la nature et de l’importance de chaque cause. Il pouvait ordonner le renvoi d’une affaire Ă  Rome, la juger en personne, la renvoyer Ă  des juges provinciaux, voire Ă  des tribunaux proprement pĂ©rĂ©grins24. 27Un autre aspect de la juridiction provinciale abordĂ© dans l’Ɠuvre de CicĂ©ron est celui des modalitĂ©s pratiques des dĂ©placements du gouverneur, qui s’opĂ©raient dans le cadre des conuentus iuridici, sortes de circonscriptions judiciaires organisĂ©es autour d’un chef-lieu oĂč se tenaient ponctuellement des assises. Les Ă©lĂ©ments les plus importants d’un point de vue historique se rapportent aux provinces d’Asie et de Cilicie. 25 Voir Mileta C., Zur Vorgeschichte und Entstehung der Gerichtsbezirke der Provinz Asia », Klio, n... 26 Strabon, XIV 1, 38. 27 Sur les conuentus dans le Pro Flacco, voir Ameling W., Drei Studien zu den Gerichtsbezirken der ... 28 CicĂ©ron, Flac., 71. 29 CicĂ©ron, Flac., 67-69. 30 Sherk R. K., RDGE 52 51/0 av. ; SEG XXXIX 1180, § 39 Lex portus Asiae, clause additive de ... 28En Asie, le dĂ©coupage territorial, peut-ĂȘtre en partie calquĂ© sur la trame ancienne de l’administration attalide25, remontait selon Strabon Ă  l’organisation de la province par le consul M’. Aquillius et les dix lĂ©gats sĂ©natoriaux qui l’assistaient26. Toutefois, c’est bien dans un passage du Pro Flacco, datĂ© de 59 av. que figure l’attestation la plus ancienne du fonctionnement ordinaire du systĂšme des conuentus, c’est-Ă -dire de la rĂ©union rĂ©guliĂšre d’assises en diffĂ©rents points fixes de la province27. CicĂ©ron y fait rĂ©fĂ©rence Ă  Pergame, Ă  Smyrne, Ă  Tralles, oĂč les citoyens romains Ă©taient en grand nombre, et oĂč la justice est rendue par nos magistrats » Pergami, Smyrnae, Trallibus, ubi et multi cives Romani sunt et ius a nostro magistratu dicitur28. Cette situation, Ă©noncĂ©e comme un fait gĂ©nĂ©ral, ne rĂ©sultait pas d’une sanction ponctuelle prononcĂ©e par les Romains Ă  l’encontre de ces citĂ©s. Elle suggĂšre que dĂšs cette Ă©poque lĂ , au moins, le systĂšme fonctionnait de maniĂšre rĂ©guliĂšre et prĂ©cise dans ces trois citĂ©s, mais Ă©galement Ă  LaodicĂ©e, Adramyttion et ApamĂ©e, oĂč, sur ordre de Flaccus et Ă  l’occasion des assises, des saisies d’or avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es contre les Juifs de la province29. À l’exception de Tralles, dĂ©truite par un tremblement de terre au dĂ©but du rĂšgne d’Auguste, ces citĂ©s se retrouvent toutes dans les diffĂ©rentes listes Ă©pigraphiques des chefs-lieux de conuentus d’Asie que nous conservons, qui s’échelonnent entre le milieu du Ier siĂšcle av. et le dernier tiers du Ier siĂšcle apr. Le discours de CicĂ©ron fournit ainsi un terminus ante quem fiable Ă  l’usage des chefs-lieux de conuentus comme support de la juridiction provinciale dans la province d’Asie. 29En Cilicie, CicĂ©ron rend compte de sa propre pratique. La correspondance de 51-50 conserve la trace de ses dĂ©placements dans la province et des sessions judiciaires tenues au fil de son parcours. L’exercice fut tout entier conditionnĂ© par la menace parthe aux marges orientales de la province et subordonnĂ© aux impĂ©ratifs militaires d’un CicĂ©ron dĂ©sireux de se tailler une rĂ©putation de chef militaire. 31 CicĂ©ron, Att., V, 16, 2. 32 CicĂ©ron, Att., V, 21, 9 ; VI, 2, 4. 33 Sur le parcours et les assises de CicĂ©ron en Cilicie, voir Marshall A. J., Governors on the Move ... 30EntrĂ© le 31 juillet 51 sur le territoire provincial, il rĂ©unit immĂ©diatement de brĂšves assises Ă  LaodicĂ©e. Il fit route aussitĂŽt aprĂšs vers le camp d’Iconium, distant d’environ 400 km. Il y arriva le 23 aoĂ»t, aprĂšs avoir Ă©tĂ© retardĂ© par des assises tenues rapidement dans les chefs-lieux de diocĂšses phrygiens, Ă  la demande de la population elle-mĂȘme Ă  ApamĂ©e du 5 au 9 aoĂ»t, Ă  Synnada du 9 au 14, Ă  PhilomĂ©lion du 16 au 2031. Depuis Iconium, CicĂ©ron gagna la frontiĂšre du royaume de Cappadoce, oĂč il sĂ©journa en septembre, avant de descendre vers Tarse en octobre et de mettre le siĂšge devant PindĂ©nissos, Ă  l’extrĂ©mitĂ© orientale de la province d’octobre Ă  dĂ©cembre. Pour se consacrer Ă  ses tĂąches administratives et judiciaires, il ne disposait alors que de quelques mois, principalement d’hiver, avec des communications souvent difficiles. Il s’en acquitta d’abord Ă  Tarse en janvier 50, avant de franchir les cols du Taurus et de gagner LaodicĂ©e en fĂ©vrier. Il y tint pendant trois mois une session continue pour tous les conuentus situĂ©s au Nord de la chaĂźne montagneuse pour les districts de Kibyra et d’ApamĂ©e du 13 fĂ©vrier au 15 mars ; pour ceux de Synnada, de Pamphylie, de Lycaonie et d’Isaurie du 15 mars au 15 mai32. Il repartit ensuite pour la frontiĂšre syrienne, oĂč la menace ennemie le tint occupĂ© jusqu’à la fin juillet. Son mandat touchant Ă  sa fin, il entama alors son trajet de retour par voie maritime33. 31L’impression gĂ©nĂ©rale est celle d’une pratique largement dictĂ©e par les circonstances et trĂšs irrĂ©guliĂšre en fonction de l’agenda du gouverneur, une session judiciaire pouvait durer trois jours comme trois mois, concerner un district comme six. LaodicĂ©e reçut deux fois les assises du gouverneur ; les populations des diocĂšses de Phrygie ne bĂ©nĂ©ficiĂšrent que d’une brĂšve visite et durent ensuite se dĂ©placer ; celles de Pamphylie et d’Isaurie se contentĂšrent d’assises Ă  distance. À cet Ă©gard, la situation de la Cilicie Ă©tait caractĂ©ristique des provinces soumises Ă  une pression armĂ©e constante dans lesquelles le gouverneur consacrait les mois d’étĂ© aux campagnes militaires et ceux d’hiver aux tĂąches administratives et judiciaires. 34 CicĂ©ron, Fam., XIII, 67 ex prouincia mea Ciliciensi, cui scis ÏÎ”áż– ÎŽÎčÎżÎčÎșΟΔÎč Asiaticas adtribu ... 35 Le gouverneur sortant et son successeur se trouvĂšrent donc simultanĂ©ment dans la province, Ă  ses d ... 36 CicĂ©ron, Fam., III, 8, 4-5 Quid enim erat quod me persequerentur in castra Taurumue transirent, ... 37 Cf. Plutarque, Si les affections de l’ñme 4 Moralia 501 e-f ጀλλ’ ᜄπΔρ έηίοÎč πΔρÎčÎŽÎżÎč ጀÎșΌᜎ ... 32MalgrĂ© ces alĂ©as, le parcours de CicĂ©ron tĂ©moigne d’une pratique organisĂ©e, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre normalisĂ©e. Comme en Asie, la province Ă©tait dĂ©coupĂ©e en conuentus, que CicĂ©ron qualifie aussi du terme grec de diocĂšses34. Ces diocĂšses Ă©taient visitĂ©s par le gouverneur dans un circuit Ă  caractĂšre annuel, en conformitĂ© avec la durĂ©e habituelle du mandat d’un proconsul. CicĂ©ron prĂ©cise ainsi qu’il entama sa propre tournĂ©e des chefs-lieux alors que son prĂ©dĂ©cesseur Appius achevait la sienne par des assises Ă  Tarse35. Il rapporte par ailleurs que, au moins dans la partie phrygienne de sa province – temporairement dĂ©tachĂ©e de la province d’Asie –, la tenue de ses assises Ă  l’étĂ© 51 suivit une progression ordonnĂ©e et prĂ©alablement communiquĂ©e aux populations J’ai rĂ©glĂ© ma marche de LaodicĂ©e jusqu’à Iconium de sorte que magistrats et dĂ©lĂ©gations de tous les diocĂšses qui sont en deçà du Taurus et de toutes les citĂ©s de la rĂ©gion puissent venir me trouver36. » Du reste, les dĂ©lĂ©gations en question Ă©taient dĂ©jĂ  sur place quand CicĂ©ron arriva dans les diffĂ©rents chefs-lieux de diocĂšses. C’est le signe que le calendrier des assises Ă©tait au moins en partie connu. En ce sens, la pratique de CicĂ©ron prĂ©figurait le circuit planifiĂ© et rĂ©gulier des proconsuls d’Asie sous le Principat, qui les menait Ă  date fixe et selon un calendrier préétabli dans chaque chef-lieu de conuentus37. La lecture croisĂ©e des sources cicĂ©roniennes rĂ©vĂšle ainsi l’existence, dĂšs le milieu du Ier siĂšcle av. d’un systĂšme qui se normalisa Ă  partir d’Auguste et acquit un fonctionnement rĂ©gulier sous le Principat. Aspiration et comportement des justiciables provinciaux 33L’Ɠuvre de CicĂ©ron, enfin, fournit ce qui fait le plus souvent dĂ©faut Ă  l’étude d’une institution antique, une fois envisagĂ©s les aspects strictement normatifs la perception qu’en avaient les usagers ordinaires et leurs aspirations Ă  son Ă©gard. En ce domaine, les plaidoyers et la correspondance de CicĂ©ron compensent en partie la raretĂ© des tĂ©moignages grecs puisque nous n’avons pas, pour le Ier siĂšcle av. l’équivalent des Ă©crits de Dion de Pruse, de Plutarque ou d’Aelius Aristide. 38 CicĂ©ron, Q. fr., I, 1, 7 ac mihi quidem videtur non sane magna varietas esse negotiorum in admin ... 34Dans une des lettres Ă  Quintus, CicĂ©ron rappelle que le gouvernement de l’Asie repose essentiellement sur l’administration de la justice38 ». L’importance de cette activitĂ© tient au fait qu’en plus des missions qui lui Ă©taient imparties par le pouvoir central, le gouverneur devait rĂ©pondre aux sollicitations incessantes des justiciables provinciaux, qu’ils fussent citoyens romains ou pĂ©rĂ©grins. Ces sollicitations, qui pouvaient ĂȘtre inspirĂ©es par les motivations les plus diverses, se rĂ©duisaient parfois Ă  des intĂ©rĂȘts communs Ă  certaines catĂ©gories de population. 39 Sur la pratique des commendationes par CicĂ©ron, voir l’étude gĂ©nĂ©rale de Deniaux E., ClientĂšles et ... 35De ce point de vue, la pratique des commendationes est riche d’enseignements. L’objet de ces lettres de recommandation Ă©tait de signaler Ă  l’attention ou au jugement d’un gouverneur les intĂ©rĂȘts de tel ou tel particulier rĂ©sidant dans la province. CicĂ©ron en envoya plus d’une centaine, et en reçut lui-mĂȘme un certain nombre pendant son proconsulat de Cilicie39. Sur les vingt-quatre personnes recommandĂ©es par lui aux gouverneurs d’Asie et d’AchaĂŻe, dix-neuf possĂ©daient la citoyennetĂ© romaine et la plupart disposaient d’un negotium dans l’une ou l’autre province. 40 Voir J. Fournier, op. cit., deuxiĂšme partie, chap. 2. 41 CicĂ©ron, Fam., XIII, 53. 36Les affaires en jeu concernaient le plus souvent des propriĂ©tĂ©s ou des crĂ©ances dĂ©tenues par ces negotiatores et les opposaient Ă  des particuliers ou Ă  des communautĂ©s de statut pĂ©rĂ©grin40. L’intervention de CicĂ©ron visait Ă  obtenir la faveur du gouverneur, mais aussi l’ouverture d’un procĂšs devant sa juridiction, y compris lorsque le citoyen romain se trouvait en position de demandeur et relevait a priori d’un tribunal pĂ©rĂ©grin. Elle reposait sur la conviction d’obtenir un jugement plus favorable de la part d’une instance romaine. En 51-50, CicĂ©ron pria ainsi le proconsul d’Asie Q. Minucius Thermus d’intervenir dans toute contestation qui opposerait L. Genucilius Curvus Ă  quelque Hellespontien que ce fĂ»t le gouverneur veillerait Ă  ce que la condition juridique des domaines que lui avait accordĂ©s la citĂ© de Parion fĂ»t respectĂ©e et Ă  ce que d’éventuels procĂšs fussent tranchĂ©s par son administration41. La rĂ©pĂ©tition de cette pratique rĂ©vĂšle l’existence d’une pression constante, exercĂ©e notamment par le biais des commendationes, pour que toutes les affaires impliquant des negotiatores ou des citoyens romains en gĂ©nĂ©ral soient soumises Ă  la juridiction du gouverneur. Elle permet aussi de mesurer l’écart entre les normes provinciales et la rĂ©alitĂ© des pratiques judiciaires. 42 À ce sujet, voir Schulz R., op. cit., p. 201-213. 37Un autre phĂ©nomĂšne mis en lumiĂšre par l’Ɠuvre de CicĂ©ron est l’habitude prise par les Ă©lites locales de solliciter, voire d’instrumentaliser la juridiction romaine pour influer sur les rivalitĂ©s internes Ă  la citĂ©. Le surcroĂźt de lĂ©gitimitĂ© et d’autoritĂ© qui investissait la sentence du gouverneur reprĂ©sentait en effet un moyen commode de discrĂ©diter des rivaux trop puissants pour ĂȘtre rĂ©ellement inquiĂ©tĂ©s Ă  l’échelon local. La pratique est abondamment illustrĂ©e dans les Verrines. CicĂ©ron y insiste logiquement sur les malversations du prĂ©teur, qu’il prĂ©sente comme l’instigateur de toutes les irrĂ©gularitĂ©s judiciaires commises dans la province. Mais s’y dessine aussi le produit des tensions qui habitaient la classe dirigeante des citĂ©s, opposant les grands propriĂ©taires bĂ©nĂ©ficiant de soutiens dans la nobilitas romaine aux propriĂ©taires moyens davantage impliquĂ©s dans la vie civique42. 43 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68 huic eidem Sopatro idem inimici ad C. Verrem, cum is Sacerdoti successis ... 44 CicĂ©ron, Pis., 83-84. 38L’affaire de SĂŽpater d’Halicye est exemplaire l’homme, selon CicĂ©ron, Ă©galait dans son pays les citoyens les plus riches et les plus honnĂȘtes ». AccusĂ© par ses ennemis d’un crime capital devant le prĂ©teur C. Sacerdos, il fut une premiĂšre fois acquittĂ©. Le mĂȘme SĂŽpater fut dĂ©noncĂ© Ă  C. VerrĂšs, quand celui-ci eut succĂ©dĂ© Ă  Sacerdos, par les mĂȘmes ennemis, pour le mĂȘme fait43. » VerrĂšs le condamna enfin, en l’absence de son consilium renvoyĂ© vers une autre affaire. Le scĂ©nario est Ă  peu de chose prĂšs le mĂȘme dans les affaires d’HĂ©raclius de Syracuse § 35-52, d’ÉpicratĂšs de Bidis 53-61, d’HĂ©raclius de Centuripe 66 et de Sthenius de Thermae 82-118. L’accusĂ© figurait toujours parmi les premiers citoyens. À chaque fois, l’attaque fut fomentĂ©e par ses rivaux dans la classe dirigeante de la citĂ©. Dans au moins trois cas, l’affaire aurait pu ĂȘtre entendue par une cour locale composĂ©e de juges siciliens – c’est d’ailleurs ce que rĂ©clamaient les accusĂ©s – mais leurs adversaires autant que VerrĂšs avaient tout intĂ©rĂȘt Ă  ce qu’elle passĂąt devant le prĂ©teur ou bien des juges nommĂ©s et influencĂ©s par lui leur seule chance de les faire condamner Ă©tait de miser sur le pouvoir d’un gouverneur peu scrupuleux. Seule l’assistance en justice et la protection fournies par de puissants patrons permettaient Ă©ventuellement aux accusĂ©s de se soustraire Ă  l’arbitraire de la justice de VerrĂšs. La saisine de la juridiction provinciale n’était donc pas nĂ©cessaire en soi, mais utilisĂ©e comme un levier pour atteindre indirectement un adversaire. La manƓuvre n’est pas propre Ă  la Sicile du Ier siĂšcle av. mais s’observe aussi, par exemple, en MacĂ©doine. À Dyrrachium, en 57 av. le gouverneur L. Calpurnius Piso fut ainsi sollicitĂ© par les habitants de la citĂ© – Ă  prix d’argent, selon CicĂ©ron – pour intenter une action capitale contre Plator, un de leurs riches concitoyens et hĂŽte des gouverneurs romains44. En MacĂ©doine comme en Sicile, le recours au jugement du gouverneur Ă©tait donc un instrument de la compĂ©tition entre les Ă©lites civiques. Conclusion 39La possible confrontation de diffĂ©rents cas provinciaux fait tout l’intĂ©rĂȘt de l’Ɠuvre de CicĂ©ron dans l’étude du champ judiciaire son expĂ©rience personnelle fait en quelque sorte le trait d’union entre des espaces gĂ©ographiquement dispersĂ©s et entre des pratiques ou des systĂšmes administratifs que la raretĂ© ou l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des sources peut rendre disparates au premier abord. 40Le corpus cicĂ©ronien contribue, me semble-t-il, Ă  esquisser un modĂšle relativement complet – et complexe – de l’organisation judiciaire au Ier siĂšcle av. valable au moins pour les provinces hellĂ©nophones. Il souligne les principes communs qui sous-tendent les compĂ©tences des tribunaux provinciaux et fixent la ligne de dĂ©marcation avec les tribunaux des citĂ©s en Sicile ou en Asie, c’était essentiellement le statut personnel des parties au procĂšs qui dĂ©terminait la nature de la juridiction et le droit employĂ©. Rome ne revendiquait pas encore des pans entiers de la juridiction – comme ce fut le cas sous le Principat –, mais garantissait Ă  ses ressortissants le droit d’ĂȘtre jugĂ©s par des tribunaux romains et selon le droit romain. CicĂ©ron permet d’entrevoir aussi l’organisation de la juridiction provinciale, en partie calquĂ©e sur le modĂšle de Rome, mais adaptĂ©e aussi aux conditions spĂ©cifiques de ces provinces. On observe ainsi dans ses Ă©crits l’apparition de certains traits de fonctionnement qui annoncent les usages en vigueur sous le Principat, comme la procĂ©dure extra ordinem ou le circuit annuel des conuentus. Il tĂ©moigne enfin de la facultĂ© d’adaptation des justiciables, qui sollicitaient la juridiction provinciale au mieux de leurs intĂ©rĂȘts, et parfois au dĂ©triment des tribunaux civiques. En cela, il caractĂ©rise l’origine et les motivations d’un comportement qui conduisit rĂ©guliĂšrement, dans les siĂšcles qui suivirent, Ă  l’engorgement des tribunaux provinciaux. Notes 1 Voir, par exemple, l’une des derniĂšres synthĂšses gĂ©nĂ©rales sur le gouvernement des provinces Ă  l’époque rĂ©publicaine Schulz R., Herrschaft und Regierung. Roms Regiment in den Provinzen in der Zeit der Republik, Paderborn, Schöningh, 1997. 2 À ce sujet, voir les remarques de Burton G. P., The Roman Imperial State 14-235 Evidence and Reality », Chiron, no 32, 2002, p. 249-280. 3 Sur les clauses judiciaires de la lex Rupilia, voir Mellano L. D., Sui rapporti tra governatore provinciale e giudici locali alla luce delle Verrine, Milan, GiuffrĂš, 1977, Maggio L., Processo criminale e giudici locali nella Sicilia dell’etĂ  Ciceroniana », Labeo, no 39, 1993, p. 238-256, et plus rĂ©cemment Maganzani L., L’editto provinciale alla luce delle Verrine profili strutturali, criteri applicativi », Dubouloz J. et Pittia S. dir., La Sicile de CicĂ©ron. Lectures des Verrines, Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, 2007, p. 127-146. 4 Sur La notion de lex provinciae, voir dans le mĂȘme volume la contribution de M. Coudry et F. Kirbihler. 5 En 2Verr., II, 68, CicĂ©ron aborde les enquĂȘtes judiciaires sur des faits entraĂźnant la peine capitale » in rerum capitalium quaestiones affaires de SĂŽpater d’Halycie 68-82 et de Sthenius de Thermae 94-118 pour l’accusation d’un crime entraĂźnant la peine capitale. 6 CicĂ©ron, Att., VI 1, 15. Voir infra. 7 La lex Rupilia a servi de point d’ancrage pour interprĂ©ter les dĂ©crets de la citĂ© libre de Colophon en l’honneur des ambassadeurs PolĂ©maios et MĂ©nippos SEG XXXIX 1243 ; 1244, fin du IIe siĂšcle av. qui soulĂšvent en particulier la question de la capacitĂ© des citĂ©s libres Ă  exercer une juridiction capitale Ă  l’encontre de certains de leurs ressortissants accusĂ©s par des citoyens romains voir notamment Ferrary Le statut des citĂ©s libres dans l’Empire romain Ă  la lumiĂšre des inscriptions de Claros », CRAI, 1991, p. 563 ; Laffi U., Cittadini romani di fronte ai tribunali di comunitĂ  alleate o libere dell’Oriente greco in etĂ  repubblicana », Santalucia B. Ă©d., La repressione criminale nella norme repubblicana fra norme e persuasione, Pavie, IUSS Press, 2009, p. 143. 8 P. SchĂžyen I 25, 2005, Ă©ditĂ© par Mitchell S. 9 Cette distinction se retrouve notamment dans le quatriĂšme Ă©dit d’Auguste Ă  CyrĂšne Oliver J. H., Greek Constitutions 11 qui distingue les personnes accusĂ©es de crime capital ᜑπΎÎčÎșÎżÎč ÎșÎ”Ï•Î±Î»áż† de toutes les autres affaires » Ï€ÎŹÎœÎ± ᜰ λοÎčπᜰ Ï€ÏÎŹÎłÎŒÎ±Î±. 10 Voir, en ce sens, Ferrary Bull. 2006, 143 ; Sanchez P., La convention judiciaire dans le traitĂ© conclu entre Rome et les Lyciens P. SchĂžyen I 25 », Chiron, no 37, 2007, p. 363-381 ; Fournier J., Entre tutelle romaine et autonomie civique. L’administration judiciaire dans les provinces hellĂ©nophones de l’empire romain, AthĂšnes, BEFAR, sous presse, deuxiĂšme partie, chap. 5. La premiĂšre Ă©dition du traitĂ© donnait au verbe le sens passif d’ ĂȘtre poursuivi en justice par ». 11 L’assurance en est donnĂ©e par le sĂ©natus-consulte de Asclepiade de 78 av. oĂč ce verbe est employĂ© dans la version grecque comme Ă©quivalent de petere ab dans la version latine. Cf. Sherk RDGE 22, rééditĂ© par Raggi E., ZPE, no 135, 2001, p. 73-115 voir les l. 11-13 du texte latin, 17-19 du texte grec. 12 CicĂ©ron, 2Verr., II, 35-52 ; 53-61. Au cours de son procĂšs, HĂ©raclius fit observer qu’en vertu de la lex Rupilia, une affaire entre Siciliens d’une mĂȘme citĂ© aurait dĂ» ĂȘtre entendue par des juges siciliens 38-39. De mĂȘme, les amis d’ÉpicratĂšs rĂ©clamĂšrent en vain le renvoi de l’affaire Ă  leurs lois propres ad leges suas, 59-60. 13 Voir Ă  ce sujet l’analyse de Maganzani L., op. cit., qui estime que ces procĂšs eurent lieu selon les rĂšgles de l’édit provincial et de la procĂ©dure formulaire, suivant une rĂšgle qui s’appliquait en principe aux litiges entre Siciliens appartenant Ă  des citĂ©s diffĂ©rentes. 14 Roman Statutes I 12, Cnidos IV, l. 31-39. Sur l’identitĂ© entre xenokritai et recuperatores, voir Nörr D., Zu den Xenokriten Rekuperatoren in der römischen Provinzialgerichtsbarkeit », Eck W. Ă©d., Lokale Autonomie und römische Ordnungsmacht in den kaiserzeitlichen Provinzen vom 1. bis 3. Jahrhundert, Munich, R. Oldenbourg, 1999, p. 257-301. En dehors du corpus cicĂ©ronien, l’emploi de la procĂ©dure formulaire dans les nouvelles provinces d’Asie Mineure est attestĂ© par quelques inscriptions du Ier siĂšcle av. en 68 av. la lex Antonia de Termessibus permit aux habitants de la citĂ© de Pisidie d’intenter une procĂ©dure rĂ©cupĂ©ratoire auprĂšs d’un magistrat ou promagistrat romain en vue de recouvrer les hommes libres et les esclaves perdus lors de la guerre contre Mithridate Roman Statutes I 19, ch. 4, I, l. 36-II, l. 1-5. Au milieu du Ier siĂšcle av. la lex Gabinia Calpurnia de insula Delo accorda aux DĂ©liens le droit de poursuivre en justice les possesseurs de biens dont ils avaient Ă©tĂ© spoliĂ©s. La procĂ©dure prĂ©voyait que le magistrat – probablement le proconsul d’Asie dont l’autoritĂ© s’étendait Ă  la plupart des Ăźles de l’ÉgĂ©e – auquel s’adressaient les plaignants devait dĂ©signer des juges aprĂšs avoir Ă©tabli une formula Roman Statutes I 22, l. 31-35. 15 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68-75. 16 CicĂ©ron, 2Verr., I, 63-85. L’accusĂ© et son fils ne furent condamnĂ©s qu’à une trĂšs faible majoritĂ©. 17 CicĂ©ron, Q. fr., I, 2, 4-5. 18 CicĂ©ron, 2Verr., II, 39. 19 CicĂ©ron, 2Verr., II, 59. 20 HypothĂšse formulĂ©e par Larsen “Foreign Judges” in Cicero Ad Atticum vi. », CP, no 43, 1948, p. 187-190. 21 Sur le sens de cette mesure, trĂšs dĂ©licate Ă  interprĂ©ter, voir Kallet-Marx R., Hegemony to Empire. The Development of the Roman Imperium in the East from 148 to 62 B. C., Berkeley, University of California Press, 1995, p. 132 ; Ferrary La crĂ©ation de la province d’Asie et la prĂ©sence italienne en Asie Mineure », MĂŒller Chr., Hasenohr Cl. dir., Les Italiens dans le monde grec, IIe siĂšcle av. siĂšcle aprĂšs ; Circulation, activitĂ©s, intĂ©gration, AthĂšnes, BCH Suppl. 41, 2002, p. 138 ; Fournier J., op. cit., deuxiĂšme partie, chap. 2. 22 Existence dĂ©duite en particulier de la mention d’une lĂ©gislation romaine » áżŹÎŒÎ±ÎčÎșᜎ ÎœÎżÎŒÎżÎžÎ”ÎŻÎ± dans un dĂ©cret honorifique de Pergame pour un notable actif dans les annĂ©es sĂ©parant le legs de l’Asie par Attale III de la crĂ©ation de la province en 129-126 SEG L 1211, l. 13. Voir, Ă  ce sujet, la contribution de M. Courdry et F. Kirbihler. 23 CicĂ©ron, Fam., XIII 26; 28. Sur cette affaire, voir Cotton H. M., Cicero, Ad Familiares XIII, 26 and 28 Evidence for Revocatio or Reiectio Romae/Romam? », JRS, no 69, 1979, p. 39-50. 24 Sur le libre-arbitre du gouverneur au Ier siĂšcle av. voir Jacota M., La compĂ©tence des tribunaux dans les provinces de la GrĂšce et de l’Asie Mineure d’aprĂšs les lettres de CicĂ©ron », Sodalitas. Scritti in onore di Antonio Guarino, Naples, Jovene, 1984-85, p. 1689-1703. 25 Voir Mileta C., Zur Vorgeschichte und Entstehung der Gerichtsbezirke der Provinz Asia », Klio, no 72, 1990, p. 427-444. 26 Strabon, XIV 1, 38. 27 Sur les conuentus dans le Pro Flacco, voir Ameling W., Drei Studien zu den Gerichtsbezirken der Provinz Asia in republikanischer Zeit », EA, no 12, 1988, p. 9-24. 28 CicĂ©ron, Flac., 71. 29 CicĂ©ron, Flac., 67-69. 30 Sherk R. K., RDGE 52 51/0 av. ; SEG XXXIX 1180, § 39 Lex portus Asiae, clause additive de 17 av. ; I. Dydima 148 40/1 apr. ; IK 11/1-Ephesos 13 Ă©poque flavienne. 31 CicĂ©ron, Att., V, 16, 2. 32 CicĂ©ron, Att., V, 21, 9 ; VI, 2, 4. 33 Sur le parcours et les assises de CicĂ©ron en Cilicie, voir Marshall A. J., Governors on the Move », Phoenix, no 20, 1966, p. 231-246. Sur le voyage de CicĂ©ron pour gagner sa province, Kirbihler F., CicĂ©ron, d’Italie en Cilicie. Conditions, vitesse et impressions de voyage », Res Antiquae, no 5, 2008, p. 349-364. 34 CicĂ©ron, Fam., XIII, 67 ex prouincia mea Ciliciensi, cui scis ÏÎ”áż– ÎŽÎčÎżÎčÎșΟΔÎč Asiaticas adtributas fuisse ; Att. V, 21, 7 mirifica exspectatio Asiae nostrarum dioecesium quae sex mensibus imperii mei nullas meas acceperat litteras, etc. 35 Le gouverneur sortant et son successeur se trouvĂšrent donc simultanĂ©ment dans la province, Ă  ses deux extrĂ©mitĂ©s, et occupĂ©s Ă  rendre la justice. Cette situation, qui dura un peu plus d’un mois, ne manqua pas d’inquiĂ©ter CicĂ©ron, qui y revient Ă  plusieurs reprises Att., V, 17, 6 ; Fam., III, 6 ; Fam., III, 8, 6 ; Fam., III, 7, 4 il s’agissait prĂ©cisĂ©ment d’une entorse Ă  la lex Cornelia, qui donnait trente jours Ă  un gouverneur pour quitter sa province aprĂšs l’arrivĂ©e de son successeur. Pour ne pas en arriver lĂ , CicĂ©ron rapporte qu’il s’était entendu avec des proches d’Appius pour le rencontrer au lieu de son choix au moment oĂč il s’apprĂȘterait Ă  quitter la province. D’abord prĂ©vue Ă  SidĂ©, la rencontre fut ensuite programmĂ©e Ă  LaodicĂ©e, en bordure occidentale de la province. NĂ©anmoins, Appius s’en fut vers Tarse alors que CicĂ©ron entrait sur le territoire provincial. Pour finir, les deux hommes se croisĂšrent probablement Ă  Iconium Fam., III, 7, 4. 36 CicĂ©ron, Fam., III, 8, 4-5 Quid enim erat quod me persequerentur in castra Taurumue transirent, cum ego Laodicea usque ad Iconium iter ita fecerim, ut me omnium illarum dioecesium quae cis Taurum sunt omniumque earum civitatum magistratus legationesque conuenirent ? 37 Cf. Plutarque, Si les affections de l’ñme 4 Moralia 501 e-f ጀλλ’ ᜄπΔρ έηίοÎč πΔρÎčÎŽÎżÎč ጀÎșΌᜎ ÎœÎżÎźÎŒÎ±Îż ጐÎșραχύΜαα ᜎΜ ’AÎŻÎ±Îœ ጐπÎč ÎŽÎŻÎșα Îșα᜶ áŒ€ÎłÎœÎ± áŒÎŒÏ€ÏÎżÎžÎ­ÎŒÎżÏ… ጄÎșÎżÏ…Î±Îœ áŒÎœÎ±áżŠÎžÎ± Ï…ÎŒÎČΏλλΔÎč .... C’est une Ă©pidĂ©mie dans sa phase aiguĂ« qui pĂ©riodiquement, chaque annĂ©e, rassemble lĂ  l’Asie exacerbĂ©e, qui arrive pour des procĂšs et des dĂ©bats Ă  date fixe » traduction Dumortier J., CUF, 1975, lĂ©gĂšrement modifiĂ©e. 38 CicĂ©ron, Q. fr., I, 1, 7 ac mihi quidem videtur non sane magna varietas esse negotiorum in administranda Asia, sed ea tota iuris dictione maxime sustineri. 39 Sur la pratique des commendationes par CicĂ©ron, voir l’étude gĂ©nĂ©rale de Deniaux E., ClientĂšles et pouvoir Ă  l’époque de CicĂ©ron, Rome, Collection de l’École française de Rome, 1993. 40 Voir J. Fournier, op. cit., deuxiĂšme partie, chap. 2. 41 CicĂ©ron, Fam., XIII, 53. 42 À ce sujet, voir Schulz R., op. cit., p. 201-213. 43 CicĂ©ron, 2Verr., II, 68 huic eidem Sopatro idem inimici ad C. Verrem, cum is Sacerdoti successisset, eiusdem rei nomen detulerunt. 44 CicĂ©ron, Pis., 83-84. Accueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme mer de la grĂšce — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies. Accueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme Circonscription de la GrĂšce archaĂŻque — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies. Strasbourg Study days - Geography Geoarchaeology and archaeology of the city of CĂĄdiz, Spain This workshop-seminar organised in Strasbourg will be focusing on the archaeology and geoarchaeology of CĂĄdiz. New sedimentary cores drilled in a marine palaeochannel crossing the city in Antiquity will be discussed. Researchers from the University of CĂĄdiz, the CNRS, the ENGEES, and the University of Strasbourg will be present. Read announcement Montpellier Study days - History Microcosms in the Mediterranean Micro-societies and the challenge of power and representations 16th-21st centuries Cette journĂ©e d'Ă©tude a pour objectif de revisiter le dialogue entre les hommes et l'espace sous un angle nouveau. Il s’agit de rĂ©flĂ©chir Ă  la question du huis clos Ă  partir d'un nombre rĂ©duit d'individus, rassemblĂ©s par une activitĂ© de production ou de loisir des Ă©quipages de navires, des ateliers de peintres, des communautĂ©s de paysans-pĂȘcheurs, des clients d’une auberge, etc.... Ces microsociĂ©tĂ©s sont structurĂ©es par des rapports de force. Elles permettent d’explorer les interconnaissances et les relations personnelles ayant pu s'installer entre des individus, dans le cadre de leur rapport Ă  un territoire maritime restreint la MĂ©diterranĂ©e. La question des pouvoirs sera prĂ©sente afin de saisir les rapports entre les individus, au sein de structures de production. Cette journĂ©e d'Ă©tude se focalisera sur des relations horizontales plus ou moins formalisĂ©es, afin de saisir les actions des individus dans leurs modalitĂ©s effectives et leurs pratiques immĂ©diates. Read announcement Tunis Study days - Ethnology, anthropology Uses and misuses of women's causes The case of Tunisia and comparative perspectives Afin d’interroger et de discuter les usages et mésusages des répertoires féministes ainsi que les relations entre les mouvements de femmes et les États dans l’espace méditerranéen, le réseau de recherche Reconfigurations » de la Philipps Universität de Marburg, associé à l’Université de la Manouba ainsi qu’à la Fondation Heinrich Böll de Tunis, organise deux journées d’étude interdisciplinaires à Tunis. Elles réuniront des universitaires investies dans les études de genre et les études féministes, travaillant sur et depuis différentes sociétés méditerranéennes et ayant le désir de mettre en perspectives leurs travaux. Read announcement Poitiers Study days - History Scholarly nomination, popular nomination in administrative districts and other judicial territories Les hommes donnent des noms propres Ă  eux-mĂȘmes, Ă  d’autres ĂȘtres vivants qui leur sont le plus familiers les animaux domestiques, Ă  certains objets les Ă©pĂ©es des chevaliers et enfin aux lieux. Dans le dernier cas, ces noms peuvent ĂȘtre descriptifs, commĂ©moratifs d’un homme ou d’un Ă©vĂ©nement ou invocatoires noms de saints notamment. Ils s’appliquent Ă  l’origine Ă  un lieu ponctuel » habitat ou Ă©lĂ©ment bien caractĂ©risĂ© de l’environnement, en suivant des processus de nomination dont les acteurs nous Ă©chappent le plus souvent ; l’usage pesant d’un poids considĂ©rable dans l’emploi de ces toponymes, il est probable que ce sont les usagers eux-mĂȘmes qui jouent un rĂŽle dĂ©terminant, sinon dans le choix initial, au moins dans la perpĂ©tuation des noms. Read announcement Pau Study days - Ethnology, anthropology L'espace dans l'AntiquitĂ© Utilisation, fonction et reprĂ©sentation L’espace est un thĂšme permanent de la littĂ©rature antique. Tour Ă  tour scrutĂ©, analysĂ©, chantĂ©, dĂ©crit, fragmentĂ©, recherchĂ©, convoitĂ©, imaginĂ©, utilisĂ© ou dĂ©laissĂ©, il s’impose comme prĂ©occupation partagĂ©e – de l’habitant le plus humble Ă  l’intellectuel le plus illustre. Les Ă©crits antiques s’intĂ©ressent Ă  l’action et Ă  la conception, autrement dit aux expĂ©riences et aux reprĂ©sentations de l’espace ; ils nous invitent Ă  un vĂ©ritable voyage au sein des mentalitĂ©s antiques. Car c’est bien d’une ouverture de nature anthropologique qu’il sera question. De plus, l’utilisation de l’espace explique et dĂ©voile sa fonction ; et cela nous offre l’occasion d’approcher ce que l’homme antique a en tĂȘte lorsqu’il opte pour telle ou telle reprĂ©sentation de l’espace ou quand il cherche Ă  faire l’expĂ©rience de nouveaux espaces, rĂ©vĂ©lant dans le mĂȘme mouvement les valeurs, le mode de vie, les croyances ou les besoins des ces diffĂ©rentes civilisations. Read announcement Rabat Study days - History Analysing the spaces of transition. Interdisciplinary dialogue around the Strait of Gibraltar L'objectif de ce sĂ©minaire, dans le cadre du programme de recherches le dĂ©troit de Gibraltar aux Ă©poques antique et mĂ©diĂ©vale » financĂ© par l'ANR, est de munir le programme d'un cadre conceptuel rigoureux, qui sera particuliĂšrement utile dans la perspective de la rĂ©daction d'un ouvrage de synthĂšse. L'implication du Centre Jacques Berque, en tant qu'institution partenaire du programme, est particuliĂšrement judicieuse pour la rĂ©alisation de ce sĂ©minaire, puisqu'elle permettra aux spĂ©cialistes de diverses sciences humaines associĂ©s au CJB de proposer des approches et des concepts Ă  portĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  des historiens, que leur pointillisme Ă©carte parfois de ces schĂ©mas opĂ©ratoires ; Ă  l'inverse, les difficultĂ©s heuristiques des historiens doivent les conduire Ă  se rĂ©approprier les systĂšmes explicatifs issus des sciences humaines voisines pour les transposer efficacement Ă  l'analyse des sociĂ©tĂ©s du passĂ©. Read announcement Istanbul Study days - Urban studies Metropolitan energy policies the case of the Turkish cities Call for paper for a Seminar at the French Institute of Anatolian Studies IFEA, co-organized by Eric Verdeil Jean Moulin University in Lyon - UMR Environment City Corporation and Jean-François PĂ©rouse Galatasaray University and IFEA. The report Energy and Urban Innovation 2010 by the World Energy Council underlines the fundamental role of cities in the energy transition and the interlocking of several series of actions, related to technology, economy and policy. It appears that the political and social practices are a major issue and justify an increased contribution of social sciences to the analysis of the implementation of these new policies. The seminar intends to address these issues in the case of large Turkish cities. Read announcement La Plaine-Saint-Denis Study days - Urban studies Urban Heritage Stakeholders and their Conflictual Memories and Representations France, Romania, Turkey First Workshop Governance in policies and practicies concerning Urban heritage Ce cycle de rencontres scientifiques vise Ă  approcher la question des acteurs du patrimoine urbain au sens large et au-delĂ  des monuments classĂ©s ou historiques et celle des conflits de mĂ©moire que la patrimonialisation engendre. Dans une perspective assez gĂ©nĂ©raliste et introductive, cette premiĂšre journĂ©e sera l’occasion de revenir sur la question de la gouvernance dans les trois contextes aux histoires, cultures, et gestions patrimoniales diffĂ©rentes, mais soumis Ă  des injonctions Europe, Unesco de bonne gouvernance » et de participation ». Read announcement Paris Study days - History Les chemins de l’industrialisation en France et en Espagne XVIIIe-XXIe siĂšcle Les PME et le dĂ©veloppement des territoires L’objet de la journĂ©e d’études sera de confronter les approches historiques françaises et espagnoles autour de la question des PME et des territoires, des systĂšmes productifs localisĂ©s et des chemins de l’industrialisation. Des contributions portant sur des exemples espagnols, des comparaisons franco-espagnoles ou des relations transnationales entre les deux pays sont attendues. Read announcement Aix-en-Provence Study days - Europe Les Ăźles de la GrĂšce dans la mondialisation À l’égal de la plage caraĂŻbe et de ses cocotiers, l’image de l’üle grecque constitue aujourd’hui l’une des reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es du dĂ©paysement et des vacances dans le monde entier. L’invention de ce clichĂ© est dĂ©jĂ  ancienne et les conditions qui ont prĂ©sidĂ© Ă  sa formation doivent ĂȘtre cherchĂ©es tant dans le philhellĂ©nisme europĂ©en du XIXe siĂšcle que dans la quĂȘte d’authenticitĂ© des sociĂ©tĂ©s traditionnelles au XXe siĂšcle. Pourtant, la vie des archipels de la GrĂšce contemporaine, comme celle de l’ensemble des Ăźles de la MĂ©diterranĂ©e, ne se rĂ©sume pas Ă  ces quelques images. Read announcement Tours Study days - Urban studies Villes, bourgs et villages des actes de nouvelle fondation en situation fasciste » Les transformations d’un modĂšle dans le temps et dans l’espace quelles dynamiques et quel rĂŽle pour les nouvelles fondations » dans l’aprĂšs-guerre ? Italie, Libye et Portugal Le sujet spĂ©cifique de cette journĂ©e d'Ă©tude est celui des nouvelles implantations que les rĂ©gimes fascistes ont rĂ©alisĂ© pour coloniser ex-nihilo des parties de leurs pays et des leurs colonies. Il s’agit aussi bien de villages que de bourgs que de vĂ©ritables villes nouvelles, l’ensemble caractĂ©risĂ© par un acte de naissance unique et multiple une nouvelle fondation. Le caractĂšre matĂ©riel de ces bourgs, et des mailles territoriales qu’ils organisent parfois, permet aujourd’hui une lecture patrimoniale des paysages culturels qui ont produit – ouverts et fermĂ©s, valorisĂ©s et cachĂ©s ou dĂ©molis. Les domaines gĂ©ographiques de ce thĂšme de recherche sont nombreux et dĂ©coulent de l’expĂ©rience fasciste italienne, pour atteindre la pĂ©ninsule ibĂ©rique. Cette journĂ©e d’étude vise le transfert vers les Ăźles italiennes Sicile et Sardaigne, la Libye et le Portugal. Read announcement Accueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme Grand orateur de la GrĂšce antique — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies.

circonscription de la grece antique 4 lettres